Le compostage

Le compostage

Introduction

Le compostage est une décomposition de matières organiques par l’action de la microfaune (bactéries, champignons, algues) et de la macrofaune (vers de terre, fourmis, larves) majoritairement.
Cette dégradation naturelle va permettre de récolter, en présence d’oxygène et d’humidité, ce qu’on appelle le compost.

Le compost est un amendement organique. Fortement copieux en humus (partie supérieure du sol qui retient très bien l’eau et les nutriments), il bonifie les propriétés du sol :

  • Propriété physique : aérateur et stabilisateur du sol, combat l’érosion
  • Propriété chimique : fertilisant et enrichit le sol en oligo-éléments
  • Propriété biologique : affermissement de la résistance des plantes

1. Le processus

compostageLe processus de dégradation comprend trois phases.

A/ La phase de décomposition

L’étape mésophile démarre avec l’augmentation de la température lorsque les bactéries entrent en action. C’est un effet direct de la digestion des matières organiques par les bactéries transformant l’énergie des déchets en chaleur.
L’étape thermophile apparaît lorsque la température atteint son pic (soixante dix degrés) où la rapidité de la digestion est au maximum.
L’étape de refroidissement survient enfin, avec l’apparition des champignons où la température redescend aux alentours de trente degrés Celsius.

Seuls les micro-organismes agissent pendant la phase de décomposition.

B/ La phase de maturation

Les micro-organismes sont toujours présents et continuent de dégrader les matières organiques libérant des excréments microscopiques à travers leurs enzymes.
Les macroorganismes font leurs apparitions (vers de terre, acariens, cloportes,…). Ceux-ci absorbent les macrodéchets et les digèrent à travers leurs tubes digestifs. Leurs excréments sont ensuite absorbés par les micro-organismes.

Les déchets ménagers sont devenus à l’état de miette.

C/ La phase de minéralisation

C’est la dernière étape du processus de compostage où la matière micro-organique se transforme en élément nourrissant pour le sol et pour les plantes. L’essence minérale obtenue forme l’humus et donc le compost.

Le tas aura perdu deux tiers de son volume initial.

2. Pourquoi faire son propre compost?

Pour l’environnement et pour notre pouvoir d’achat :

  • c’est gratuit;
  • cela évite d’enrichir l’industrie agroalimentaire en achetant des engrais chimiques et par la même occasion de polluer le sol et les nappes phréatiques;
  • cela permet de rétrécir nos déchets ménagers à hauteur de cent kilos par an par personne (ou d’un tiers en moyenne) et donc de réduire les coûts concernant l’éliminations des détritus par la collectivité, l’incinération des déchets, le gaz à effet de serre…

Le compostage est destiné à tout le monde : aux personnes possédant des plantes ou un jardin cultivant des fruits et légumes de saison, aux personnes qui souhaitent devenir ou sont des écocitoyens.

Des postes de compostage sont disponibles dans la majorité des communes.

3. Quelles matières sont compostables?

Pour réaliser un compost, la méthode est de recycler ses propres déchets organiques ménagers. Les matières compostables sont :

  • déchets de cuisine (ou déchets verts) : épluchures et peaux d’agrumes, restes de nourriture (fruits, légumes, féculents), feuilles de thé et marc de café avec filtres (si non blanchis), croûtes de fromage, coquilles d’œufs et de noix broyés.
  • déchets du jardin (ou déchets bruns) : branches et feuilles mortes broyés, tontes de gazon, fleurs fanées, plantes, mauvaises herbes, brindilles sèches, écorces, pailles, sciures et copeaux de bois.
  • déchets non alimentaires : litières biodégradables, essuie-tout et serviettes en papier mouillés (non colorés), tissus naturels, fumiers d’animaux.

Par contre, les matières suivantes ne sont pas compostables :

  • déchets de cuisine : viandes, poissons, produits laitiers, graisses et huiles de cuisine, coquillages.
  • déchets du jardin : cendres de bois et de charbon, terre, sable, bois traité et/ou exotique, plantes malades et/ou grainées, pierres.
  • déchets non alimentaires : toutes matières synthétiques, plastiques, métaux, verres, le contenu d’un sac d’aspirateur, produits chimiques, gravats.

4. Choisir son mode de compostage

Il existe plusieurs façon de composter ses déchets organiques :

A/ Les composteurs en bac

composteur en bac pour récolter un compost bio recycler ses déchéts organiques ménagers

Le composteur en bac prend sa forme en silo ou en fût de matière bois ou plastique. Dans un endroit semi-ombragé, il doit être mis dans son jardin et le fond (vide) du bac doit embrasser directement le sol. Les composteurs en bac doivent intégrer des aérations sur les cotés et sur le couvercle. Le brassage doit s’effectuer tout les cinq semaines ou à chaque rempotage de matières nouvelles.
En fonction du climat, du type de déchets organiques et de son entretien (retournement des matières), on récolte le compost mur à partir de six mois.

  • Ses avantages : conservation de l’humidité, aide l’augmentation de la température, n’est pas accessible aux animaux.
  • Ses inconvénients : légère difficulté de brassage, volume limité.

C’est le plus populaire des composteurs.

B/ Composter en tas 

Composter en tas revient à empiler ses matières organiques ménagères à même le sol pour former un tas (andains) de minimum un mètre cube. Dans une zone ombrée et à l’abris du vent, l’andains ne doit pas être recouvert d’une bâche afin qu’il y ait une bonne oxygénation. Il sera nécessaire de le brasser toutes les semaines et de l’arroser si il devient trop sec.
On récolte le compost mur à partir de neuf mois.

  • Ses avantages : gratuit, brassage facile, volume illimité.
  • Ses inconvénients : accessible aux animaux, demande beaucoup d’entretiens.
C/ Composter en fosse 

Composter en fosse a un principe unique : creuser un trou dans le sol de minimum trente centimètres de profondeur à l’ombre où on y intègre les déchets ménagers triés. Tout comme le compostage en tas, il doit être à l’air libre et brassé toutes les semaines.
Bien entretenu, le compost mur apparaît à partir de six mois.

  • Ses avantages : gratuit, le compostage est stimulé par les vers de terre. fort taux d’humidité.
  • Ses inconvénients : accessible aux animaux, diminution de la température, difficulté à retourner les matières.
D/ Les composteurs rotatifs 

Le composteur rotatif prend la forme d’un tambour percé qui est assis sur un axe rotatif. L’ensemble est soutenu par des trépieds. Le brassage se fait manuellement à l’aide d’une manivelle à chaque apport de matières organiques. Il se place à l’extérieur, dans un endroit ombragé voire même dans un garage.
Le compost mur est récolté au bout de deux mois en moyenne.

  • Ses avantages : sans odeur, brassage facile, délais de récolte du compost.
  • Ses inconvénients : faible volume, son prix, qualité du compost.

C’est le moins populaire des composteurs.

E/ Les lombricomposteurs 

lombricomposteurLe lombricomposteur (ou vermicomposteur) se différencie des composteurs en bac ou rotatifs parce qu’il ne contient pas un système d’aération (processus aérobie). Il s’utilise donc à l’intérieur d’une maison ou d’un appartement. Il prend forme dans une boîte horizontale ou verticale avec généralement plusieurs étages sur des trépieds. Sa seconde spécificité est l’ajout de vers de terre (privilégier l’espèce Eisenia foetida) volontairement dans le composteur. Ceux-ci vont dégrader les matières organiques ménagères. Aucun brassage n’est nécessaire.
Les premiers composts murs s’obtiennent au bout de deux mois contrairement aux composteurs en bac.

  • Ses avantages : à l’intérieur d’un appartement, aucun brassage, délais de récolte du compost, qualité du compost.
  • Ses inconvénients : son prix et l’investissement dans les produits transversaux.

5. Astuces pour réussir son compost

L’objectif est d’obtenir un rapport équilibré entre les déchets verts (riches en azote) et les déchets bruns (riches en carbone). Dans un composteur, le rapport azote / carbone doit être de cinquante / cinquante.

Pour une dégradation naturelle efficace des matières organiques de la part des micro-organismes, il est nécessaire de réduire les déchets en petits morceaux (inférieur à dix millimètres) et que les déchets verts et bruns soient bien mélangés. Rappelons que cette décomposition nécessite de l’oxygène et de l’humidité.

C’est pourquoi, le processus d’aération est primordial afin que les micro-organismes soient dans des conditions d’aérobies (en présence d’oxygène) pour ainsi dégrader les matières et produire de la chaleur (soixante dix degrés au cœur du compostage).

L’humidité au sein du composteur est tout aussi important. Pour vérifier le taux d’humidité, il suffit de presser manuellement un peu de compost. Si il est humide et dégage très légèrement de l’eau, le taux est respecté.

Certains problèmes peuvent apparaître :

  • Odeur d’ammoniac : température trop élevée.
  • Le cœur du compost est froid : manque d’aération.
  • Le tas est froid : trop humide et manque d’oxygène.
  • Les odeurs : pas assez d’aération et trop d’humidité.
  • Le compost est sec : manque de déchets verts et d’humidité.
  • Présence d’insectes : contient des déchets non compostables, trop de déchets verts.

6. Comment utiliser le compost?

A/ Le compost jeune

Appelé aussi paillis, il se récolte à la fin de la phase de décomposition, lorsque les matières ne sont pas totalement décomposées. On reconnaît ce stade dès l’arrivée des premiers lombrics. Sur une couche de trois centimètres minimum, il s’utilise comme paillage en surface uniquement sur tous les végétaux enracinés. Son utilité est de réguler la température, maintenir l’humidité, limiter la formation de mauvaises herbes, libérer progressivement les minéraux. Il s’utilise principalement en automne ou en hiver pour protéger le sol mais il peut très bien s’utiliser au printemps comme en été.

B/Le compost mur

Il se détermine lorsque les matières ne sont plus identifiables, que les lombrics sont peu présents, que sa couleur brune tend vers le noirâtre, que sa structure grumeleuse s’émiette et lorsque le compost a une odeur d’humus (de forêt). Il s’incorpore au sol dans les premiers centimètres, avec un râteau. Il s’utilise aussi lors du rempotage des plantes (quarante pour cent de compost pour soixante de terre). Son utilité? Un sol plus fertile, plus de rendements et des plantes plus résistantes.

Conclusion

Fabriquer son propre composteur reste de loin la solution à envisager. En effet, la vigilance doit être accrue si vous désirez acheter un composteur en grande surface. L’industrie agroalimentaires en propose certes, mais les matériaux utilisés sont soit en plastique ou en bois traité. Ce qui n’a aucun sens si vous êtes dans un démarche écologique.

Autrement, pour obtenir un compost qui tend vers la pureté, il ne faut pas nourrir le composteur d’aliments provenant majoritairement de l’industrie agroalimentaire et ses additifs alimentaires. La plupart de leurs nourritures sont traités chimiquement dans une optique de conservation de denrée.

La qualité minérale
du compost,
s’arrête à la raison du Nouvel Ordre Mondial

Article publié le, 12/09/2014

Sources

https://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/fp_compostage.php3

http://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/compost-pourquoi-et-comment-le-realiser

http://www.compostage.info/index.php

1 Comment on “Le compostage

  1. Comment faire, dans le cadre d’un composte à tambour (rotatif), pour récolter le composte jeune ou mur alors que des aliments sont continuellement apportés et puisque chaque élément nouveau est mélangé au composte en cours?
    Merci

Répondre à NourAnnuler la réponse.

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