Les émotions selon Darwin

Les émotions selon Darwin

Introduction

Charles Darwin, naturaliste anglais du dix-neuvième siècle, consacre sa carrière professionnelle à l’étude de l’Homme, sa racine et son processus d’évolution à travers le temps (appartient à la mouvance de la théorie de l’évolution). Il a écrit plusieurs livres dont le très repéré :
The Expression of the Emotions in Man and Animals” publié en mille huit cent soixante douze. Cet ouvrage se fixe sur la manifestation des émotions parmi les animaux et entre les humains.
Il en ressort six hypothèses : 

  • les émotions sont visibles d’autrui. 
  • les émotions sont une réaction inconsciente suite à un événement externe.
  • une émotion possède une caractéristique somatique et physique qui lui est propre et propre à chacun suite à l’empreinte de notre passé.
  • les émotions sont instinctifs suite aux acquis développés par l’Homme à travers ses mutations.
  • 6 familles d’émotions primaires sont universelles rattachées à son espèce (peur, joie, tristesse, dégoût, surprise, colère) parce qu’elles stimulent la même partie du cerveau et par conséquent s’expriment de la même manière en apparence.
  • les émotions secondaires sont complexes. Une émotion primaire pour avoir une intensité qui diffère selon le contexte. Une famille d’émotions de base peut donc se représenter sous forme de spectre. Une émotion secondaire appartient à celle-ci possédant une puissance personnelle et s’exprimera par conséquent physiquement de la même manière.

Une émotion est donc un trouble passager causé par un sentiment vif. A la différence d’un sentiment qui est la manifestation d’un état.

Ces théories ont inspiré un grand nombre de chercheurs et d’humanistes (William James, Paul Ekman par exemple). Certains disent qu’il y a plus d’émotions universelles, d’autres moins. Certains disent qu’une émotion secondaire est le produit de deux émotions de base…
Tout le monde s’accorde à dire qu’une émotion implique quatre réactions chez l’Homme :

  1. un réflexe verbal et non verbal (expressions et micro-expressions du visage, intonation, la posture physique)
  2. un réflexe physiologique (sensation, la tension artérielle, la sudation)
  3. un réflexe en acte (mécanisme de défense de la personnalité)
  4. un réflexe cognitif (la pensée et sentiments)

Enfant, les émotions ne peuvent pas se dissimuler. Une fois adulte, il est possible de les camoufler partiellement et de les simuler.

1. Les six familles d’émotions primaires

A. La peur

  • le contexte de déclenchement :

Lorsque la personne est dans un environnement qui lui laisse sous-entendre qu’il y a un danger immédiat où la fuite est le seul moyen de survivre.

  • l’expression somatique :

Les yeux en forme de globe où l’on peut apercevoir le blancs des yeux supérieurs, les sourcils redressés impliquant le front se fripe, les lèvres légèrement relevées, parfois la bouche est ouverte, buste en arrière.
Hypersudation, tachycardie, hypothermie, xérostomie.

  • spectre des émotions secondaires :

De la crainte à la panique.

B. La joie

  • le contexte de déclenchement :

Lorsque la personne se sent en sécurité, reconnu, apprécié de ses autres, dans un contexte d’amitié ou lorsqu’une bonne nouvelle arrive.

  • l’expression somatique :

Un sourire illumine le visage avec parfois des rires à haute voix. Les extrémités de la bouche se soulèvent, les pommettes se dressent, les yeux se fripent et des plissements se forment à ses commissures.
Tachycardie, respiration molle.

  • spectre des émotions secondaires :

Du soulagement à l’exaltation.

C. La colère

  • le contexte de déclenchement :

C’est une réaction lorsque la personne se sent agressée physiquement, moralement, jugée.

  • l’expression somatique :

Le front un peu baissé, des yeux fixe regardant vers le haut pouvant laissé apparaître le blanc des yeux inférieurs, les sourcils intérieurs pointent vers le bas laissant apparaître des rimes entre les deux yeux (juste au dessus du nez). Mâchoire fermée. Bouche peut être réduite vers l’intérieur pouvant observer des dents. Teint qui tend vers le rouge.
Tachycardie, dyspnée, hyperthermie, tensions musculaires.

  • spectre des émotions secondaires :

du mécontentement à la fureur.

D. Le dégoût

  • le contexte de déclenchement :

C’est une réaction lorsque la personne souhaite se protéger de stimulus sensoriels désagréable pour lui ainsi que des actes factuels qui sont à l’opposé de sa conception.

  • l’expression somatique :

Le nez se remonte et se ride, les lèvres se soulèvent et peuvent dévier de leurs axes, la bouche peut être ouverte et laissée apparaître quelques dents, laisse l’impression qu’il y a une forme de compression entre le front et le menton.

  • spectre des émotions secondaires :

de la lassitude au mépris.

E. La surprise

  • le contexte de déclenchement :

C’est une émotion sensorielle où la personne sur une période très courte, analyse l’environnement pour ensuite passer à une autre émotion. La surprise d’avoir un cadeau fait passer l’enfant rapidement à une émotion de joie.

  • l’expression somatique :

Des yeux éblouis où on peut apercevoir le blanc des yeux supérieurs, les sourcils levés laissant un front plissé, la bouche généralement ouverte, joues raidies.
Tachycardie brève puis bradycardie courte, inspiration difficile.

  • spectre des émotions secondaires :

de l’étonnement à la stupéfaction.

F. La tristesse

  • le contexte de déclenchement :

Lorsque la personne pense à un événement passé dont elle n’a pas été au bout du processus d’acceptation.

  • l’expression somatique :

Regard vide contenant des larmes sous-jacente, sourcils extérieurs baissés et intérieurs levés, les extrémités de la bouche descendent.
Bradycardie, ralentissement du tonus musculaire et des capacités intellectuelles.

  • spectre des émotions secondaires :

du chagrin à abattement.

2. L’hypersensibilité émotionnelle

Vingt pour cent de la population française a une hypersensibilité émotionnelle ce qui les prédispose aux troubles anxieux et de l’humeur.
La manifestation émotionnelle est de l’ordre :

  • hyperactivité à des stimuli qui ne font pas réagir la majorité des gens,
  • débordement émotionnel y compris des émotions agréables,
  • l’émotion peut être forte, durer trop longtemps où ne pas être adaptée à la situation,
  • fragilité face à toute difficulté ou dysfonctionnement imprévus.

L’hypersensibilité émotionnelle à des manifestations comportementales et physiques.
Les signes cognitifs sont :

  • capacité à rire, pleurer, être anxieux avec une fréquence plus élevée que la moyenne,
  • difficulté de mentalisation où des problèmes apparaissent pour donner une lecture structurée des processus psychiques, des émotions, des intentions de soi-même et d’autrui,
  • une tendance à l’introspection et à la mémorisation trop précise des émotions négatives et une difficulté à les oublier ou passer à autre chose.

Ceci n’est pas définitif, il est possible d’y remédier à travers la gestion des émotions.

3. Accueillir ses émotions

L’effet sur soi des événements extérieurs dépend de son état intérieur. La personne est la seule à pouvoir influer sur son état émotionnel. Sa condition physique a un impact sur son état émotionnel. Il existe des techniques pour réduire des tensions internes comme la relaxation, les techniques de respiration ventrale, le système de contraction et de décontraction musculaire.

Les émotions ne sont pas nos ennemies. Elles contiennent une grande part de notre énergie vitale. Le risque de se fermer à une émotion, est de finir par se fermer à toutes. Reconnaître et accepter ses émotions permet de développer la confiance et l’estime de soi pour vivre en accord avec sa réalité intérieure.

Dans une société qui va très vite, où l’apparence peut avoir un rôle central, où la surconsommation est de mise, l’Homme adulte doit t-il recevoir ses émotions ou les esquiver?

Beaucoup s’accorde à dire que reconnaître ses émotions, être l’écoute de son corps permet d’être plus en phase avec soi, moins subir les aléas de la vie ou du quotidien et de mieux les affronter. Les émotions sont probablement des indicateurs de notre perception inconsciente, de nos limites personnelles et peut guider nos choix de vie.

Pour reconnaître ses émotions, il est nécessaire de se connaître, d’appréhender son corps. Les émotions se manifeste par des sensations physiques. Savoir à quelle émotion correspond tel sensation est déjà une première étape. Ensuite, il est nécessaire de faire un lien avec le contexte, la situation et de pouvoir l’exprimer, mettre des mots dessus à la première personne du singulier (je ressens). Cela est le même principe lorsque l’on s’adresse à une personne pour exprimer ce que l’on ressens à travers l’outil de l’affirmation de soi.

Par exemple on peut ressentir de la peur lorsque nous sommes dans un ascenseur. L’idée d’accueillir cette émotion désagréable permet de l’avoir repérer, de le verbaliser afin d’y mettre un sens pour ensuite travailler dessus et ainsi diminuer l’intensité jusqu’au moment où cette trouille partira surement. Mais le fait de rejeter cette émotion dans un contexte précis, ne ferait que se voiler la face sur la question “qui je suis?”.

  • Avantages et inconvénients de déguiser ses émotions : 

Une espérance de courte durée de maîtriser l’émotion, que celle-ci s’est volatilisée, provoquant un état de bien-être.

Par la suite, au fur et à mesure de contextes identiques, celle-ci sera encore plus forte et deviendra de plus en plus étouffante.

  • Avantages et inconvénients de recevoir ses émotions : 

Une crainte de courte durée où le combat semble trop accru et non réaliste, que cette volonté de la reconnaître et de faire des liens sont trop douloureux.

Par la suite, au fur et à mesure de contextes identiques, la personne deviendra de plus en plus à l’aise avec une sensation confortable qui valorise le fait d’être en phase avec soi.

Conclusion

Les émotions balisent notre vie. L’envie de donner l’image d’une personne solide en apparence reflète indirectement un intérieur fragile et inversement. L’idée n’est pas quand on a une contrariété de pleurer à chaude larme en public mais il y a une nuance entre le fait d’être dans le déni que cette situation est blessante personnellement et le fait d’être hypersensible voir démonstratif. C’est un exercice difficile, de toute une vie. Peut-être que le quotidien est plus agréable lorsque nous sommes en phase avec nos émotions primaires mais d’une manière adaptée et de le formuler à l’image de l’affirmation de soi en utilisant la première personne du singulier (je).

Pour résumer, il faut :

  • reconnaître , identifier et nommer les émotions : Lors d’un événement, la première réaction est de l’ordre de l’émotion primaire. Dans un deuxième temps, arrive les sentiments. Par exemple une personne arrive en retard pour un rendez-vous, la première réaction peut-être la colère puis ensuite de l’inquiétude face à son absence (accident?).
    Aucune émotion n’est bonne ou mauvaise, il faut se concentrer sur le sentiment que cela implique par conséquent, sur la cause qui a provoqué l’émotion.
    L’objectif est de repérer l’émotion et la sensation et de les décrire en utilisant le “je”. Cette méthode est non accusatrice et ouvre à l’échange.
  • augmenter la tolérance au doute et au stress : l’objectif est d’endurer une émotion désagréable en réagissant de façon appropriée. L’objectif est de s’exposer d’une manière progressive dans un premier temps dans un cadre sécurisant en notant les émotions que cela a engendré. Ensuite, cela demande à s’entraîner pour mieux répondre aux incertitudes.
  • se préoccuper de son bien-être : l’idée est de s’accorder du temps tout les jours pour se détendre.
    Comme exemple on peut citer de se concentrer sur ses sensations positives, prendre des bains ou des douches chaudes, écouter de la musique relaxante, faire de l’activité physique, avoir une vie ritualisée qui rassure et avoir des objectifs réalisables.

Tendre vers le développement personnel
en se basant sur les émotions selon Darwin,
s’arrête à la raison du Nouvel Ordre Mondial

Nunsuko, artiste conceptuel

Article publié le, 02/03/2018

Sources

https://www.larevuedunepsy.fr/revuedepsychologie/accueillir-ses-%C3%A9motions/

http://journals.openedition.org/acrh/7293

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