La personnalité borderline

La personnalité borderline

Introduction

Un sujet reconnu borderline par son psychiatre, correspond à une maladie psychiatrique appuyé sur un trouble de la personnalité appuyé par des comportements spécifiques (instabilités et compulsifs). Borderline se traduit par “sur le bord de la ligne“, une traduction explicite. Toute personne née avec un agencement psychique à disposition soit névrotique, soit psychotique.
L’individu “état limite” est entre les deux car il a une structure de la personnalité défaillante, presque inexistante. Son “moi” est fractionné : une partie stable et une partie instable.

La sémiologie psychiatrique du sujet est perturbée sur cinq dimensions :

  • l’humeur : fortement réactive, instabilité, fluctuation.
  • l’état émotionnel : fluctuation, difficulté à les identifier et à les réguler, colère intense, sensibilité, connaître ses goût, ses besoins. 
  • l’impulsivité : difficulté à les neutraliser étant intransigeante et intolérante à la frustration, lorsqu’il y a une tension interne trop vive, elle va se mettre en action pour soulager la tension sous forme de comportement à risque (tel scarification) pour éviter la souffrance psychique.
  • la relation interpersonnel : complication pour entretenir le lien, peur de l’abandon et aucune confiance en l’autre, fonctionne dans le tout ou rien, relation idéalisée dans les débuts puis vite dévalorisée.
  • la dissociation : perte de contact transitoire avec la réalité (sous le corps ou d’une manière persécutive).

Il a été nommé pour la première fois en mille huit cent quatre-vingt quatre par un docteur en médecine américain; Charles Hamilton Hughes. Depuis, cette maladie est insérée dans le manuel de référence de classification des maladies psychiatriques, le D.S.M.-5 publié en mai deux mille treize aux Etats-Unis.
Les psychiatres font un lien entre un choc affectif dans la petite enfance et cette maladie qui est simplifiée par une blessure narcissique non cicatrisée.

Dans le quotidien, la personne souffre de symptômes. Elle a des émotions, un comportement envers soi et les autres ainsi qu’une conception de soi perturbés.

1. Epidémiologie

  • moins de trois pour cent de la population
  • deux tiers des malades sont des femmes
  • trois quart font plusieurs tentatives de suicide, le risque suicidaire est élevé.
  • trois quart ont une comorbidité (des conduites addictives pour l’homme et troubles alimentaires chez la femme, de l’ordre de la boulimie) et souffre tous de troubles anxieux
  • cela débute à la fin de l’adolescence

Les causes sont multifactorielles :

  • biologique
  • chimique (manque de sérotonine)
  • génétique (rôle faible)
  • psychosociale (abandon, carence affective, maltraitance, séparation difficile), trois quart des borderline ont subie des traumatismes précoces

2. Les symptômes

Les symptômes du trouble de la personnalité borderline apparaissent généralement dès l’entrée de la période adolescente.
Les symptômes caractéristiques de l’état limite sont :

  • la labilité de l’humeur
  • l’instabilité affective 
  • l’impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dangereux (TCA, drogues, sexualité)
  • l’irritabilité
  • les expression de colère
  • la dysphorie
  • la dépendance hostile par alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation et de dévalorisation
  • le sentiment de vide et de solitude
  • l’ennui, le désespoir, l’indécision, le pessimisme
  • la culpabilité, les remords, la mauvaise estime de soi
  • la perturbation de l’identité
  • les comportements , gestes auto-agressifs et automutilation

A. Sensations

La personne a une sensation :

  • de peur de la solitude
  • de persécution, se sent en insécurité,
  • de mal-être inexplicable,
  • de vide et d’ennui en permanence,
  • de bouillonnement intérieur, forme de rage passive,
  • de marcher en permanence sur un fil où elle peut “passer de l’autre coté à n’importe quel moment”.
  • de faire des efforts intenses pour éviter les abandons réels ou imaginés

Ces ressentis lui demandent un travail personnel constant pour se maîtriser afin de ne pas tomber dans le registre de la névrose ou de la psychose. Les symptômes psychotiques interviennent lors de la dissociation.

B. Troubles associés

  • la névrose : phobique (sociale), obsessionnelle (rituels), hystérique (hypocondriaque).
  • l’état dépressif : sous-jacente, de type anaclitique (absence de ralentissement), nostalgie de l’enfance.
  • l’instabilité de l’humeur : suite incapacité à gérer et intégrer ses émotions. Labilité, passe d’une humeur à une autre rapidement toujours sans déclenchement.
  • l’angoisse : envahissement brutal incontrôlable sans objet de déclenchement. Une anxiété continue basée sur la perte, l’abandon de l’autre ne supportant pas la solitude (contrairement à l’angoisse du névrosé et du psychotique).

3. Les comportements

A. Personnel

La personnalité limite ne se connaît pas, elle est immature. L’image de soi fluctue en continu. L’instabilité est marquée, sa personnalité est perturbée. Il est hyper-sensible avec une faible estime et de confiance en soi. Il peut changer régulièrement de coupe de cheveux de vêtements en une même journée par exemple. Cela implique une labilité de la perception de soi, une immaturité. Le sujet inhibé, négatif, renfermé, se culpabilise. Il a un sentiment chronique de vide intérieur, d’infériorité. Il adopte des comportements impulsifs autodestructeurs afin de sentir physiquement qu’il est en vie. Le corps a besoin d’être marqué physiquement, par exemple à travers des cicatrices de scarifications. Le passage à l’acte se réalise pour éviter la souffrance. Cela intervient généralement lorsque la personne a l’impression d’être délaissé, désespéré, désabusé, où les émotions deviennent ingérables.
Généralement, on y retrouve des domaines d’impulsivité :

  • scarification,
  • produits toxiques,
  • sexualité à risque,
  • troubles alimentaires,
  • tentative de suicide élevé,
  • dépenses financières exagérées.

Il est en incapacité de réaliser un projet durable car ses pensées, ses valeurs sont instables. On peut noter une alternance à chaque projet, d’envie et de mise en échec. C’est une instabilité cognitive.

B. Relationnel

Un patient possédant une présentation d’apparence “normale”, agréable, il est le copain de tout le monde dans un premier temps dans une relation éphémère. Il est directement lors d’un premier contact dans un mode de séduction. Attaché et dépendant de l’autre, il idéalise à ce moment là l’autre personne car il lui prête de l’attention. Il a tendance à se coller à la perception des autres, au mode de vie et à l’apparence.
Avec un fond exigeant, rigide et sadique, par la suite il envahit l’autre personne en créant un rapport déstabilisant, instable et fusionnel. Lorsqu’il entretien des relations dans un cadre amicale, professionnelle, amoureux, ses émotions, qu’il ne repère pas et donc ne gère pas, sont excessivement passionnelles. Il surinvestit la relation jusqu’à épuisement. La relation se dégrade rapidement où il ne trouve pas sa place. Il n’arrive pas à poser des mots sur son affect, il peut varier rapidement de l’amour éternel à une absence totale de sentiment. Tout cela implique le rejet des autres. Il repousse la personne, la désir puis la regrette. C’est une alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation personnelle. La personne a une conception relationnelle “tout ou rien“.

Lorsqu’il fait une demande, celle-ci n’est pas spécialement adaptée. Toujours anxieux à l’idée qu’on l’abandonne, chaque démarche entreprise envers l’autre se fait sous pression. Il doit calculer, maîtriser sa demande d’une certaine manière en se basant sur une démarche clivante, manipulatoire inconsciente. Impatient, il peut se mettre en colère rapidement suite à une incompréhension, il est intolérant à la frustration car il prend tout comme une agression. Les personnes qui discutent avec lui, ne savent pas sur “quel pied danser”.
Ce mode relationnel implique souvent qu’il a des difficultés à perdurer au sein d’une même entreprise et de travailler en groupe parce qu’il est intérieurement toujours en tension lorsqu’il est en relation avec l’autre. Il change donc souvent de métiers, d’amis lorsqu’il la pression n’est plus maîtrisable d’où une instabilité de l’humeur. Il est en demande de cadre mais le rejette. Il n’accepte pas ce qu’il a lui-même provoqué. Il est en incapacité de s’adapter. Il peut partir sur un coup de tête.

Lors de conflit, le borderline est toujours dans la fuite de ses responsabilités.

4. Mécanismes de défense

Les mécanismes de défense du trouble de la personnalité limite sont les suivants :

  • le déplacement : attribuer à une autre personne ses propres défauts.
  • passage à l’acte : déchargement des tensions internes car impossibilité de maîtriser ses pulsions.
  • le clivage : bon (voir idéalisé) dans un premier temps puis mauvais objet (où il faut le détruire) dans un deuxième temps.

5 . Accompagnement

L’objectif est d’améliorer la gestion des émotions, d’apprendre à faire des choix éclairés, retirer le caractère impulsif, développer des relations aux autres intéressantes.

A. Traitements

Il n’existe pas à ce jour un traitement contre la personnalité limite. Les principaux traitent les effets secondaires comme pour réguler l’humeur, des antidépresseurs, des médicaments pour réduire les tensions internes comme par exemple les ruminations ou le trouble anxieux associé.
Lors de crises aigus, l’hospitalisation est nécessaire pour être dans un cadre sécurisant.

Le traitement est un support pour pouvoir travailler sur soi.

B.Psychothérapie

Le soutien principal est celui de se faire accompagner par un professionnel afin de mieux connaître sa maladie, soi-même et d’accepter et maîtriser ses émotions de travailler sur les comportements addictifs. Comme type de thérapie, on peut noter par exemple :

  • les T.C.C. : la Thérapie Comportementale Cognitive consiste à prendre du recul sur ses émotions, ses pensées et croyances en s’y confrontant et d’imaginer des scénarios afin de mieux les comprendre et d’évaluer le caractère déstabilisant celles-ci.
  • La Gestalt Thérapie : le but est de mettre en phase qui nous sommes, comment pensons-nous et que faisons-nous. C’est un travail sur l’unité et sur les émotions.

D’autres médecins pensent que la base du travail est accès sur l’image de soi, apprendre à se connaître, travailler pour donner du sens à sa vie.

Le devenir des personnalités borderline est positif dès l’instant où elles s’engagent dans un travail sur soi rigoureux et s’entourent de personnes bienveillantes.

Conclusion

Maladie reconnue et comprise depuis peu, le trouble de la personnalité borderline est complexe. Les personnes en souffrent mais cette épreuve a une intensité qui diminuent dans le temps lorsque celles-ci font le choix d’être accompagnées. Le taux de suicide est important tant la souffrance incompréhensive est quotidienne.

Cette maladie est-elle génétique? Environnementale? Les deux?

  Traiter efficacement
le trouble de la personnalité limite,
s’arrête à la raison du Nouvel Ordre Mondial

Nunsuko, artiste conceptuel

Article publié le, 30/05/2018

Sources

http://psychiatrie.free-h.fr/trouble-personnalite/etats-limites-borderlin.html

http://sante.gouv.qc.ca/problemes-de-sante/trouble-de-la-personnalite-limite/

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/infirmier/pathologie/adulte-suite.htm#etat-limite

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