L’accès maniaque

L’accès maniaque

Introduction

Un sujet reconnu comme étant dans une phase maniaque par son psychiatre correspond à une manifestation clinique basée sur un trouble de l’humeur. Il est toujours associé à un trouble bipolaire. Il fait soit suite :

  • à un état dépressif (un virage manique post-traitement)
  • ou son apparition est soudaine (avec ou sans déclencheur).

Le terme de manie, tient sa racine grecque signifiant folie, introduit au cinquième siècles avant Jésus-Christ par le médecin Hippocrate dans ses réflexions, les prémices des troubles de l’humeur.
En mille huit cent trente huit, le psychiatre Jean-Etienne Dominique Esquirol, publie un Atlas « des Maladies Mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médico-légal » donne en autre une définition complète de l’accès maniaque.
Symptôme inséré dans le manuel de référence de classification des maladies psychiatriques, le D.S.M.-5 publié en mai deux mille treize aux Etats-Unis sous le terme d‘hypomanie et de manie, rattaché à la maladie des troubles bipolaires. Ces deux états sont à distinguer sur son intensité, sa durée et ses troubles associés.
Mais, tout le monde convient qu’ils ont une base commune.

A. Le socle de la manie

Il intervient sur l’humeur, l’euphorie motrice et psychique.

  • une forme olympique
  • une exultation de la pensée
  • une forte capacité d’adaptation
  • un rapide débit de paroles élevé
  • impossibilité de se poser
  • une surexcitation de l’humeur
  • contact facilité et dans la familiarité en parlant fort
  • désinhibition corporelle et physique avec des rires immotivés
  • les mimiques du visage sont exagérées
  • une confiance et une estime de soi décuplées

Le patient en Up adpote :

  1. une humeur : euphorique, exaltée, expansive, labile, irritable.
  2. une pensée : dispersée, désorganisée, tachypsychie, logorrhée, des idées mégalo et paranoïaque, des difficultés attentionnelles, des troubles de la concentration et de la mémoire.
  3. des comportements : un sommeil diminué sans fatigue, un appétit diminué, un amaigrissement, une hyperactivité, des achats compulsifs, des projets inadaptés, des consommations de toxique.

Les signes annonciateurs d’une entrée en phase hypomane sont : je maintiens voir augmente mon activité, je ne me repose pas, je diminue mon temps de sommeil, je prends des toxiques pour compenser, je dépense de l’argent. Cela se déclenche généralement à la suite d’une humeur légèrement exaltée où la personne se sent bien donc, arrête son traitement.

Néanmoins, il ne faut pas confondre l’entrée dans la manie avec une excitation psychique où la personne est logorrhée, dispersée mais son humeur est perturbée, exaltée, euphorique et expansive.

C’est un trouble de l’humeur, du comportement et intellectuel.

B. L’hypomanie

La sensation d’être frais suite à seulement quelques heures de sommeil apparaît dans un premier temps.
Il commence à ne pas tenir en place, par exemple il est impossible pour lui de se poser pour lire ou regarde la télévision longtemps.
La personne commence à faire des dépenses qu’elle n’aurait pas fait dans un contexte normal juste parce qu’elle le veut (souvent des objets qui ne sont pas de son goût primaire).
D’un point de vue alimentaire, la personne adopte un comportement différent : elle commence à avoir des troubles de la conduite alimentaire (saute des repas, ou à des accès de boulimie).
Il peut commencer à avoir des conduites addictives.
Il est orienté dans le temps.
Ses interactions sociales se multiplient avec toutes les personnes qu’il croise. Il parle assez vite mais de manière adapté au contexte. Les idées vont très vite dans sa tête, il fait des lien qui lui semble logique donc il passe parfois du coq à l’âne ou se fixe d’une manière obsessionnelle sur un sujet en particulier. Il est le centre de toute les attentions tellement il adopte un comportement ludique.
Il a une humeur euphorique qui lui donne des ailes et le pousse à vouloir entreprendre de grand projet et à le partager à tout le monde. Il est dans le désir présent (dont sexuel).

La personne adopte une tenue vestimentaire adaptée. Il déplore de plus en plus l’hygiène corporelle. Il est orienté dans l’espace conscient de ses faits et gestes mais ne s’attarde pas sur les conséquences. La personne dort.

Dans le cadre de la cyclothymie, la phase hypomane dure moins d’une semaine. Par contre, dans le cadre d’une bipolarité de type deux, la phase hypomane annonce le virage maniaque.

C. La manie

Par définition, une phase maniaque revient à au moins une semaine d’humeur anormalement élevée ou irritable et d’augmentation anormale de l’activité dirigée vers un but, de façon persistante, la plus grande partie de la journée, presque tous les jours. De plus, dès l’instant où il y a des caractéristiques psychotiques (délires), l’épisode est donc par définition maniaque et non hypomane.

Dans l’accès maniaque au sens strict du terme, la personne ne dort plus. Il a une perte totale de la sensation de fatigue. Il a une sensation de toute puissance.
Dans une même logique, il ne ressent plus le besoin de s’alimenter ou mange d’une manière excessive car il ne perçoit plus l’effet de rassasiement alimentaire. C’est le même principe pour la boisson. Il y a un risque de déshydratation.
Son besoin d’obtenir une réponse immédiate pour satisfaire un désir est à vif. Il a perdu cette prise de recul naturelle. Il peut se mettre en danger pour satisfaire sa libido ou pour ressentir des sensations extrêmes (rouler à grande vitesse, consommer une quantité astronomique d’alcool ou de produit, des dépenses financières exorbitantes, des crédits à la consommation). Il a perdu le sentiment d’impossibilité.
Sa relation aux autres est totalement perturbée. Il ne peut plus tenir une discussion, il parle trop vite et ses idées se bousculent trop dans sa tête. Sa parole est abondante et ininterrompue. Il est euphorique mais devient irritable, les nerfs à vif, ses réactions sont imprévisibles si on le contredit, il y a des alternances brutales de positionnement, il peut passer de la joie à la colère avec des accès de violence.
Il doit constamment déambuler. Rester assis est d’une violence indescriptible. Il est agité à l’image de ce qui se passe dans son cerveau et dans son corps.
La psychose commence à s’installer accès sur un délire de persécution et de mégalomanie, tout le monde est suspect. C’est la forme psychotique de l’accès maniaque qui se met en place. Il est dans une fureur d’hypervigilance. Il ne perçoit plus le caractère pathologique de son état. A ce moment là, il n’est orienté dans le temps et l’espace.

La personne a une fuite des idées, l’élocution et l’écriture sont sprintées et étincelantes en l’absence de structure. La personne passe d’un sujet à l’autre (du coq à l’âne) et fait beaucoup de jeu de mots artistique. Les éléments de son environnement immédiat le distrait d’une manière considérable et répond favorablement à toute demande externe même les plus farfelus.

L’hospitalisation et la sédation deviennent une nécessité absolue.

D. L’accompagnement

La prise en charge est forcément médicamenteuse et parfois nécessite une hospitalisation sous contrainte parce que la personne se met en danger à travers un passage à l’acte suicidaire.

L’équipe soignante prendra en charge trois champs :

  • le domaine du comportement du patient
  • le domaine de l’humeur du patient (thymorégulateurs)
  • pour les accès maniaque, le domaine de l’agitation (qui passe parfois par la contention).

Conclusion

Dans un accès maniaque la personne se sent tellement bien, il a confiance en lui, l’estime de soi est au taquet que dans le cadre d’une bipolarité, il est difficilement entendable pour lui d’accepter que cet état n’est pas normal. Retomber dans une humeur « dans sa norme » augmente la rechute vers un état dépressif.

Par contre, il faut nuancer les personnes qui ont une personnalité forte et énergique voir hyperactive et l’accès à un état d’hypomane. C’est le changement comparé à d’habitude qui interpelle l’entourage et pose question.
De même, il faut nuancer les personnes qui entrent dans cet état psychique suite à la prise de produits, de médicaments. L’hypomanie redescend au bout de quelques heures.
Enfin, il ne faut pas confondre des achats compulsifs avec un début dans la manie. Ceux-ci peuvent correspondre à une addictions si le regret intervient à la suite des courses.

Prévenir

un accès maniaque,

s’arrête à la raison du Nouvel Ordre Mondial

Nunsuko, artiste conceptuel

Article publié le, 18/01/2019

Sources

www.troubles-bipolaires.com/maladie-bipolaire/nature-des-troubles-bipolaires/

www.lebipolaire.com/manie-hypomanie-differences-types-de-2-phases-bipolaires/

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