Observation et soins

Observation et soins

Introduction

Lors d’une prise en charge de patients, l’observation de la part des soignants est un élément primordial pour la qualité des soins. Cette composante peut se définir comme une aptitude intellectuelle d’assimilation des composants d’un environnement extérieur définit à travers nos sens.

Après ce constat, des interrogations se posent alors aux professionnelles de la santé : quelle est la méthode pour observer, quoi observer et que faire de l’ensemble des informations recueillies?

1. Qui doit observer?

Le personnel paramédical et médical intervenant de près ou de loin dans la prise en charge de la pathologie d’un patient ainsi que de ses besoins fondamentaux perturbés. L’observation concerne aussi l’entourage de l’usager de la santé.
En fonction de sa qualification professionnelle, le soignant va cibler son observation :

  • le médecin sur la pathologie
  • la famille sur les bouleversements de comportement
  • l’A.S.H. (Agent des Services Hospitaliers) à travers les discussions informelles
  • l’infirmier sur les signes liés à la pathologie et au comportement de l’usager de la santé
  • l’aide soignant sur la pérennisation des besoins du patient et l’émergence de signes relevant une difficulté (besoin perturbé)

Toute personne qui est en contact avec un usager de la santé, est à même d’observer et de transmettre les informations dans l’intérêt du patient. Plus d’informations il y aura, plus la prise en charge sera adaptée et efficace.

2. Quand doit-on observer?

Il n’y a pas de moment précis, chaque acte de soins, chaque passage dans la chambre est le bon moment pour observer le patient, l’environnement.
Par exemple, le soignant peut observer l’usager de la santé pendant :

  • les soins d’hygiène
  • ses mobilisations
  • ses soins invasifs
  • son sommeil
  • ses visites
  • son repas

On relève néanmoins que l’instant le plus adapté pour entrer en contact avec le patient concerne le moment de la toilette. C’est un soin généralement de confort, propice à l’intimité et développer une relation de confiance.

3. Que doit-on observer?

Tout nos sens (hormis le goût) sont mis à contribution lors de l’observation d’un patient.

La vue :

  • son regard : fuyant, insistant, vide, …
  • ses traits : calmes, tirés, douloureux, …
  • sa corpulence : grand, petit, maigre, obèse, …
  • ses yeux : jaune, rouge, pétillant, pupilles dilatées, …
  • son faciès : pâle, cyanosé, coloré, fiévreux, souriants, …
  • sa forme de conscience : coma, somnolent, inconscient, agité, prostré, …
  • son état cutané : rougeur, pâleur, œdème, plaies, cicatrices, croûte, escarre, …
  • sa posture : assis, debout, couché, immobile, paralysé, position fœtale, recroquevillé, …
  • sa cavité buccale : dentiers, absence de dents, dents abîmées, lèvres sèches, langue rôtie, haleine, …

L’ouïe :

  • respiration : bruyante, sifflante, encombrante, présence de toux, …
  • fond des paroles :  incompréhensives, délirantes, non adaptés, …
  • expressions : plaintes, pleurs, gémissements, rire, …
  • forme des paroles : lente, rapide, saccadée, …

Le toucher :

  • température : chaleur, froid, transpiration, …
  • structure : présence d’œdème, raideur, détente, …

L’odorat :

  • environnement : parfum, désinfectant, odeur de renfermé, odeur alimentaire, …
  • patient : urine, selle, vomissement, sang, pus, transpiration, corporel, …

4. Comment doit-on observer?

  • Percevoir, permet de repérer les détails de l’environnement.
  • Observer implique des compétences, des aptitudes intellectuelles et sensorielles de la part des professionnels de santé. Réaliser une observation pertinente nécessite une attention pointue. C’est se mettre volontairement dans un état d’esprit de concentration, de disponibilité où les parasites extérieurs ne nous atteignent pas, contrairement à la perception qui se fait automatiquement. C’est ce que l’on appelle l’observation active qui tend vers une objectivité la plus aboutie.
  • Etre objectif, est de rester le plus impersonnel dans la mesure du possible en mettant de coté nos a priori, notre sensibilité. L’idée est de ne pas déformer la réalité visible en l’interprétant à travers notre histoire personnelle et notre pensée.

Enfin, il est nécessaire d’avoir en connaissance un recueil de données établit concernant le patient-cible afin de repérer l’urgence et la priorité.

5. Quel support pour observer?

Une observation exhaustive nécessite une préparation méthodologique afin de cibler les points préoccupant. Un outil facilitant l’analyse d’un patient est celui de Virginia HENDERSON, qui englobe les quatorze besoins fondamentaux, support de la démarche de soins.
Ce moyen recense les besoins perturbés de la personne est facilite ainsi, le repérage des indicateurs de vigilance.

6. Pourquoi observer?

Pour le professionnel de soins, l’observation doit répondre à la finalité suivante :

  • distinguer les besoins du patient
  • repérer les modifications de l’état général (somatique) et du comportement de l’usager de la santé (psychologique)

7. Observer et ensuite?

Observer c’est une chose mais que faire des éléments perçus? L’intention est d’en faire part à l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire pour une prise en charge adaptée et tendre vers une qualité de soins optimale.

Il existe différents outils pour transmettre les informations. Désormais, l’informatique est le point central pour toutes transmissions. Hormis à domicile, où le cahier de suivi reste un outil adapté.

Conclusion

Un professionnel de soins a dans le sens littéral, une conscience professionnelle ainsi qu’un fort besoin d’aider son prochain. La conjoncture actuelle permet-elle une prise en charge humaniste de l’Homme souffrant présent devant nous? Oui et non.

Effectivement en France, une personne qui a besoin de soins, trouve refuge dans un hôpital en réglant uniquement le ticket modérateur contrairement à une majorité de pays. Hors, on vient dans un centre de soins pour se faire soigner en non pour créer du lien. L’acte technique reste la priorité.
Et dans un EHPAD, dont la charge de travail implique une prise en charge personnalisée millimétrée en terme de temps. Où se place le relationnel dans l’accompagnement à la fin de vie?

Pour en revenir à l’observation dans le soins, l’accent est t-il mis uniquement sur le repérage des plaintes somatiques?

Observer la détresse
et agir en se donnant les moyens,
s’arrête à la raison du Nouvel Ordre Mondial

Article publié le, 17/10/2016

Sources

http://www.soins-infirmiers.com/observation_infirmiere.php

Cliquer pour accéder à donnons-du-sens-a-l-observation.pdf

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